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AMÉLIE MURAT
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Bibliographie. — D’un cœur fervent, poèmes (Sansot, Paris, 1909) ; — Le Livre de Poésie (Sansot, Paris, 1912).

Mlle  Amélie Murat a collaboré à la Revue des Poètes, à la Revue Hebdomadaire, au Correspondant, au Mercure de France, Mois Littéraire et Pittoresque, aux Annales Politiques et Littéraires, à la Plume, à la Revue Française, etc.

Mlle  Amélie Murat, née à Chamalières (Puy-de-Dôme), a publié deux recueils de vers : D’un cœur fervent (1909) et Le Livre de Poésie (1912), d’une inspiration très variée. « Paysages, études d’animaux, vers d’amour, poèmes religieux, intimités, écrit M. Frédéric Plessis, nous trouvons un peu de tout dans ces deux volumes. L’unité n’en est pas moins présente dans le fond et dans la forme : dans le fond, ne fût-ce que par la logique des idées et des sentiments, par l’habitude d’envisager la vie — les gens et les choses — d’un point de vue triste ; dans la forme, par l’éloquence du style et par la plénitude des vers. Le talent de Mlle  Murat est oratoire et pathétique ; il est de tradition latine et française… Mais l’œuvre de cette poétesse n’est pas seulement une œuvre d’unité, c’est aussi une œuvre d’harmonie. Harmonie dans l’inspiration et dans la composition… Harmonie encore dans l’art de fondre des éléments qui, pour n’être pas inconciliables, se manifestent rarement ensemble, ou, s’ils se retrouvent en une même œuvre, ne s’y donnent jour que par alternatives ; il est remarquable, en effet, que, dans la poésie de Mlle  Murat, à un spiritualisme très ferme, qui est de nature et d’éducation, s’allie une sensualité délicate, une sensualité d’artiste (sans laquelle il ne peut y avoir intelligence et goût de la beauté plastique, des formes et des couleurs). L’élévation d’une pensée toute nourrie de foi, la foi catholique, n’empêche pas que le poète ait le sentiment de la nature, le goût des tendresses humaines, et n’accepte l’apport de l’âme païenne en ce qu’elle a de beau et d’éternel, en ce qu’admiraient en elle les Pères de l’Église, un saint Augustin épris de Virgile. De là, dans les livres de Mlle  Murat, la perfection de la forme, le don d’enchanter l’oreille en même temps que le cœur, l’abondante floraison d’images qui revêt de magnificence une pensée habituellement sévère et un souffle de passion contenue qui anime en profondeur, qui embrase intérieurement tant de poèmes. »