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Rend plus nostalgiquement beau
Et les volets verts de l'auberge...

Tu vis des jours paisiblement,
De pauvres jours qui se ressemblent,
Et, sous les feuillages qui tremblent,
Tu poursuis un rêve qui ment.

Voici le soir, voici la brise,
Voici la lune à l'horizon.
Tu t'exaltes, non sans raison,
D'une aussi magique surprise.

Mais un soir, tu t'étourdiras
De souffrance, de poésie,
Et tu pleureras, chair transie,
Le front serré dans tes deux bras.



À Jean Pellerin.

Une lune : croissant doré,
Le silence de la campagne...
Chante une voix qui s'accompagne
D'un violon énamouré.

Entends comme la voix se brise
Et comme l'instrument gémit.
La nuit attend, paisible, et grise
Ta souffrance, ô cœur endormi !

Souffre avec cette voix qui chante,
Cette douleur qui s'enfle, et crois
— Tellement l'ombre est émouvante —
Que c'est la tienne, cette voix !

(La Bohême et mon Cœur.)

DÉDICACE

L'automne et le vent,
Qui berce les feuilles,
Aujourd'hui t'accueillent
Toi, qui vas, rêvant,