Page:Walch - Poètes d’hier et d’aujourd’hui, 1916.djvu/483

Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’il rêve d’enchaîner tous les astres du soir
            Aux ailettes de ses cylindres.

Sous lui l’effort s’exalte et ronfle sur le rail.
Les capitales, dans la fièvre du travail,
            Frissonnent à l’idée nouvelle.
Et les poètes dans un rythme plus fervent,
Debout sur les cités, clament aux quatre vents
            Le divin cantique des ailes.

Les entrailles du sol ont livré leurs trésors.
Les éléments domptés décuplent les efforts
            Des peuples ivres de victoire.
Une aurore se lève et le monde est debout,
Une fièvre d’attente et de triomphe bout,
            Secouant la planète noire.

Tout chante, tout rayonne et veut monter plus haut.
L’antique humanité trop longtemps au cachot
            Sent l’ardeur lui gonfler les moelles ;
Et cabrant tous ses rails, ses ponts, ses tours de fer,
Elle veut s’élancer de ses gouffres d’enfer
            À la conquête des étoiles.

Déjà le globe est trop petit pour son essor
Plus haut, toujours plus haut, doit se dresser le port
            De sa destinée invincible ;
Et dominant la pesanteur de l’Univers,
Elle prend, dans son vol de tempête et d’éclairs,
            Tout l’immense infini pour cible.


__________