TANCREDE DE VISAN
en harmonie avec toutes les autres branches do l'activité a brale du moment » : « Il est évident qu'un nouvel état d'esprit régit à cette h. mit.' notre science, notre philosophie et notre art, et s'affirme CMMMM une tendance accentuée vers une vie plus homogène, plus inté- rieure, plus totale. De toutes parts, l'esprit humain, loin d'être considéré comme produit du cerveau, ou même comme formé de ces mille petits cubes mobiles que sont les associations d'idées, est envisagé sous son aspect qualitatif et dynamique. A la base du procédé discursif de réflexion, avant que nos facul- tés d'élaboration entrent en jeu et dissèquent une notion, l'.-s- prit s'impose, domine, préexiste comme un tout concr. ' perçoit sans réfraction, au moyeu d'une intuition vivante, qui est son acte même. « C'est ce que comprennent nos savants et nos philosophas, qui accordent une part prépondérante à la spontanéité de l'es- prit, au primat de l'action, aux théories de l'invention. L'ancien point de vue intellectualiste, qui morcelait l'esprit en données purement externes, a vécu. C'est ce qu'ont bien compris égale- ment nos artistes contemporains. Pour s'en convaincre, il suffit d'opposer la critique de Taine, la poésie de Leconte do Lisle. le théâtre d'Alexandro Dumas, le roman de Flaubert, l'esthé- tique de Gustave Courbet, aux productions littéraires et artis- tiques de ces vingt dernières années; de peser les mots : vie intense, impulsivisme, intuition, immanence, si souvent employés et destinés à énoncer la même attitude lyrique. ■ Pour cette raison, nous nous garderons de parler d'école symboliste. Il n'existe pas d'école symboliste, mais une attitude lyrique générale en conformité avec l'idéalisme contemporain. Cela nous permettra de comprendre sous une seule dénomina- tion, beaucoup de poètes auxquels l'idée de chapelle répugne, à juste titre, et qui n'ont tout de même pu échapper à l'am- biance de leur temps. » [Mercure de France, 13 juillet 1907.) Quel fut au juste le caractère de la « réaction contre le Par- nasse » qui marqua les vingt dernières années du xix« siècle? Chaque révolution en littérature, en art, éclate au nom des mêmes principes : Sature et Vérité 1 . Ceux-ci semblent-ils méconnus ou violés, aussitôt l'homme s'indigne, alléguant les droits imprescriptibles du Réel, et proteste par des œuvres . Il est évident que la définition du mot nature donnée par les -avants : « personnification factice et purement verbale du système les lois qui régissent les phénomènes », est insuffisante. Seule la nétaphysique a chance de nous renseigner. Provisoirement, par •attire j'entends le réel, c'est-à-dire l'objectif, et par vérité, comme >>ut le monde, l'accord de la pensée et de son objet, ou la synthèse le l'objet et du sujet. Su PPL. il