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Le soir j’ai rencontré la Vierge au front céleste
Qui me tendait sa lèvre aux pieds des rochers saints.
Des fleurs neigeaient dans les flamboîments de son geste,
Et les cygnes luisaient aux rives des bassins.

Et voici que, plus purs, mes chants, rafraîchis d’aube.
Célèbrent la Beauté selon tes chastes vœux.
J’ai dérobé ce myrte aux plis bleus de sa robe
Pour que l’éclat s’en mêle à l’or de mes cheveux.



Quand mon Luth, dont je pris les doux fredons en Grèce,
Epandra ton amour pour bannir leur douleur.
Les peuples rajeunis sauront mon allégresse.
Et me suivront épris de rythmes et de fleurs !

(Les Voix de la Montagne.)



Paroles matutinales
(fragment.)

Les délicieuses soûleurs
Dont s’emmousseline ton Rêve
Ont apothéose de fleurs
L’aurore rouge qui se lève.

Vois ! comme il pleut des pleurs de sang
Sur ta vaporeuse chaumière :
C’est le réveil éblouissant
De ton âme dans la lumière.

Entends l’aubade des buccins
Où se mêle le chant des rires :
Il passe comme un rouge essaim
De lèvres folles et de lyres.

Dans cette fête de splendeur
Où voltent de blondes ivresses,
Des séraphins pleins de candeur
Distribuent le pain des caresses.