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ADOLPHE VARD

Ma Mie, O Gué

rengaine transposée de la vielle des carrefours
sur la flûte aux sept-roseaux


Je n’ai besoin d’avoir fortune ni souci :
Mon âme n’est émue et mon cœur obscurci,
Mon œil ne s’éclaire où se voile,
Que si l’œil de Marie est limpide ou troublé ;
Elle seule est mon aube, et mon ciel constellé
Luit des feux d’une seule étoile.

Propice aux vœux d’un autre et rebelle à mes vœux,
Autre que je la rêve, autre que je la veux,
Froide même et même infidèle,
Si j’étais mage ou roi, comme j’échangerais
Autel d’où Dieu descend, trône où je monterais,
Et tout… pour un rien venu d’elle.

Tout, jusqu’à l’espérance et jusqu’au souvenir,
La paix, la foi, la joie, et ma gloire à venir :
Chimère d’un rêve nourrie ;
Ma raison, mon génie et l’écho de mes chants.
Pour un baiser furtif ou quelques mots touchants
Tombés des lèvres de Marie.

(Lieds et sonnets à l’Aube.)
Recueil inédit.
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Muguette
(fragment.)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tous deux sentaient leurs cœurs qui battaient en silence,
À l’unisson ; tous deux émus, embarrassés.
N’osaient souffler… Enfin, tout à coup, je ne sais