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Plus rien ! Oh ! si ! mon épouvante !
Les deux grands trous noirs de leurs yeux
Et le rire silencieux
De leur face presque vivante.

Plus rien ! si ! la ronde en fureur
Qui tourne, tourne, et se disloque
Lâchant ses os, loque par loque,
Et sans pitié pour ma terreur !

Jusqu’à ce qu’un rond de poussière
Remplace le rond des amours.
Et puis s’envole pour toujours
Dans le vent qui tournoie... Arrière !

Quel démon fait tourner mes pas ?
Qui grince ainsi dans mon oreille ?
Dans une autre ronde pareille
On m’entraîne ? — Je ne veux pas !!!
 
Mais... quelle est donc l’étrange histoire
Où vous m’avez laissé partir ?
Va-t-il falloir m’en repentir ?
Votre inquiétude est notoire...

Vous ne souriez pas souvent ?
Qu’ai-je dit ? Ah oui ! Chansonnettes,
Enfants, hommes, vieillards, squelettes :
De la poussière et puis du vent.

Oh ! Messieurs, dans quelle folie
Laissez- vous s’égarer ma voix ?
J’ai menti ! Car ce que je vois :
C’est, toujours fraîche et plus jolie,

La ribambelle des bambins
Qui tourne, comme l’on s’envole...
Et sur un air simple et frivole
Ils s’entraînent, les chérubins !

(Paris Rose.)


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