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PRÉFACE


Le bienveillant accueil qu’a trouvé auprès de nos lecteurs notre Anthologie des Poètes Français Contemporains nous enhardit à leur présenter aujourd’hui ces Nouvelles Pages Anthologiques. La publication en fut retardée par les exigences d’une documentation nécessairement longue et laborieuse, et par d’autres circonstances indépendantes de notre volonté. Ajoutons que ces volumes supplémentaires ont pris plus d’extension que nous ne devions leur donner d’abord. On remarquera que les Jeunes y occupent une place prépondérante.

Ce qui nous a guidé dans la composition de ces pages, c’est bien, selon les justes expressions de Sully Prudhomme, « la sympathie due à toute recherche désintéressée et consciencieuse du Beau », et le désir de répondre à la confiance de nos lecteurs en les renseignant très exactement et très impartialement sur le mouvement poétique actuel, si intéressant à bien des égards.

Comme dans nos précédents volumes, l’éclectisme le plus large et le plus accueillant a présidé à notre choix. Notre travail, dans son ensemble, présentant une image fidèle de la poésie contemporaine, on y retrouvera les aspirations les plus élevées de l’âme, confinée dans l’antinomie, mais presciente de l’Absolu, — les croyances religieuses les plus vénérables, les métaphysiques les plus hardies, ardentes supplications, bras tendus vers la Lumière, ferventes prières, balbutiements de nos lèvres humaines, impuissantes à exprimer l’Inexprimable, les cris de détresse de grands cœurs angoissés, nés pour la Certitude et que le Doute oppresse, et de sublimes cris d’espoir ; mais aussi les cris de révolte de la Matière indomptée, les tumultueuses clameurs de la passion, les cris de douleur que la souffrance arrache à la chair saignante et torturée. On y trouvera non seulement de grands poèmes d’une plasticité superbe, d’admirables synthèses symboliques, de puissantes symphonies de sons et de couleurs, de savantes orchestrations, mais encore de petites pièces d’un travail artistique achevé, rubis et chrysoprases sertis dans l’or pur des coupes les plus finement ciselées,