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GEORGES THOURET

Bibliographie. — Muettes et Rêveries, recueil do poésies, tiré à un petit nombre d’exemplaires pour les amis de l’auteur (1899) ; — Mon Ame, poèmes (G.-D. Quoist, Le Havre, 1903).

M. Thouret a collaboré à de nombreux journaux et revues. Il a fondé et dirigé la Gerbe Normande, revue littéraire ; il dirige le journal Le Républicain (du Havre).

M. Georges Thouret (descendant de Jacques-Guillaume Thouret, avocat au Parlement de Rouen, président de l’Assemblée constituante et mort sur l’échafaud le 27 avril 1794) est né au Havre le 15 décembre 1866.

C’est dans sa ville natale qu’il médita ses Binettes et Rêveries, recueil de poèmes qui lui valut des encouragements de quelques maîtres comme Léon Dicrx, Auguste Dorchain et Albert Samain. Il a publié en 1903 un nouveau volume de vers : Mon Ame, qui le classe aux premiers rangs des poètes normands.

Un large souffle panthéiste et social anime l’écrivain : « Noblement, il épouse nos détresses fraternelles, sublimise l’angoisse humaiue et la noie dans les rumeurs magnifiques de la nature éteruelle et impitoyable… » (ch.-th. Féhkt.)

LE SEMEUR

La terre est devant lui, son front se lève enfin
Calme et majestueux sur la campagne immense,
Kt son robuste bras, éployant la semence,
S’étend, maître absolu, sur la plaine sans fin.

L’aube fuit, midi passe, et de son poing d’Hercule
Tombe, tombe invisible, au revers des sillons,
L’aliment éternel des générations,
Et son geste s’ébauche encore au crépuscule.