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interroge les terres, les eaux, les nuées et les bois ; elle écoute les voix mystérieuses de l’univers et les appels douloureux des hommes. »

M. Robert de Souza vient de réunir en volume, sous ce titre significatif : Oh nous en sommes, les études qu’il consacra dans l’intéressante revue Vers et Prose aux origines et à l’avenir du Symbolisme et du Vers libre.

AZURINE ET D’OR

Du mural treillage au treillage
Longeant les tuiles roses en bordure,
Et de l’humble crête de la toiture
Aux stalactites mouvantes des feuillages
Monte le jasmin qui s’insinue, monte, et s’enlace
De toits en toits et d’arbre en arbre,
Et de faîte en faîte éthéré,
Monte, s’insinue, et sinue, et s’enlace
Jusque la nuit courbe du ciel,
Où se divisent et se renouent ses branches
A feuiller d’ombre l’immensité céleste de la charmille
Epanouie de parures étoilées
Que piquent, et palpitantes, pointillent
Les fleurs aiguës par myriades blanches !…
Ah ! le jasmin fit pour nous, ce soir, merveille !
D’épaissir la charmille trop claire du ciel
D’une pénombre si suavement exaltée !
Sous les mystères qui haussent la feuillée,
Et qui vers nous par tant d’effluves fourmillent,
L’heure est d’amour et d’azurante reposée !
Et l’enchantez d’une somnolence mi-close
Toute prise des moiteurs chaudes de vos aromes,
O fleurs-étoiles filantes et pleuvantes
Dont les chutes efflorescentes
Traversent d’éclairs cillants la somnolence
Où nos voluptés flottent, mi-closes…
Que vos fleurs de jasmin ajourent la charmille,