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si heureusement Chanson d’automne que, après une lecture native de l’article, M. Gaston Deschamps, l’émincnt critique du Temps, put le prendre pour une pièce do Verlaine, et qui valut ainsi au jeune auteur une soudaine notoriété.

La même année, M. Fernand Gregh publiait de nouvelles poésies à la Revue de Paris et rassemblait ses vers, les uns épars dans des revues, les autres encore en cartons, en un volume intitulé La Maison de l’Enfance, qui, après plusieurs éditions et les honneurs, au début, d’un article élogicux de M. François Coppée1, mérita au poète le prix Archon-Despérouses que l’Académie lui décerna en mai 1897, date en quelque sorte historique, car l’œuvre de M. Fernand Gregh posa pour la première fois devant l’Académie la question de la jeune poésie réformatrice. Voici d’ailleurs comment M. Maurice Leblond explique l’accueil favorable quo La Maison de l’Enfance trouva aussitôt auprès du public : « Pourquoi chérissons-nous ce livre, et pourquoi des esprits aussi divers que M. Coppée, M. de Régnier et M. Retté s’en sont-ils tour n tour épris ? Est-ce seulement à cause de la joliveté des musiques qui s’y assourdissent, pour le charme effacé dos images et des tableaux qui s’y évoquent ? Peut-être. Quant à moi, si ce livre me passionne, c’est surtout parce qu’il résume une époque de vie et qu’il traduit, de manière quasi définitive, une heure sentimentale. Pudeur craintivo des instants de puberté, pudeur toute rose devant les roses et les lèvres, défaillances, souffrances voluptueuses qui ne siégentpoint dans l’ama, mais dont tout l’organisme semble être envahi ; troubles puérils, sommeils lourds, rêves fleuris où chantent, silencieuses, los danses évanouies des temps jadis ; c’est de ces émois-là que Fernand Gregh a composé son livro. » (Hevue Naturiste.)

En janvier 1899, peu de temps après la mort du regretté Georges Rodenbach, M. Fernand Gregh consacra au doux poète belge un article que les lecteurs de la Revue de Paris n’auront point oublié. Enfin, lu mois d’avril de l’année suivante vit paraître La Beauté de vivre, œuvre d’un lyrisme grave et profond, où le poète se révéla philosopho, et qui fut suivie aussitôt d’un volume do critique littéraire, La Fenêtre Ouverte dontlo titre est significatif et oii l’auteur affirmait hautement ses opinions, — puis, à quelques années do distance, d’une fort belle Etude sur Victor Hugo (1904) et de deux nouveaux recueils de poèmes, Les Clartés Humaines (1904j et L’Ornes Minutes (1905), qui consacrèrent la gloire naissante du jeune poète.

Le 12 décembre 1902, en réponse à un article de M. Claveau, M. Fernand Gregh a publié dans le Figaro un article sur l’Humanisme, document fort important qui a la valeur d’un manifeste et dont nous détachons les ligues suivantes :

i. Paru dans Le Journal du 3 décembre 1896.