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Sur lequel notre orgueil méditera debout.
Offertes à nos socs, houlent au loin les plaines ;
L’impassible sillon attend le vol des graines :
Si la vie est le champ, la semence est en nous.

Surtout ne pense point la glèbe révoltée,
Quand sous le coutre altier des pierres grinceront !
Recherche l’envieux qui les aura jetées :
Tu le reconnaîtras à la rougeur du front.
Car l’homme a trop longtemps calomnié la Vie :
La haine morte enfin, et vive, l’énergie,
O frère, Elle sera ce que nous la ferons !…

{La Vie Orgueilleuse.)

LA VASQUE

Ne sois pas le jet d’eau capricieux et vain
Qui monte, frêle, vers la lune, Dans le calme aristocratique du jardin
Où rêve une pale infortune ;
Mais, sous le vert frisson de l’arbre aimé du vent
Qui, libre, aux grands chemins s’écoule,

Sois la vasque sonore et le beau flot vivant
Où, droite, s’abreuve la Foule !