du premier Congrès des Poètes (1901) lui demandent d’écrire la préface de leur compte rendu1. Et bientôt l’Ecole Française est fondée ; la lettre de M. Boschot à MM. Poinsot etiNormandy en est comme l’acte de fondation (août 1901). La Foi Nouvelle, recueil de poètes de cette école, parait en juillet 1902, chez Fasquelle.
D’ici quelques années, M. Boschot donnera sans doute L’Aube de l’Amour (poèmes), — Dialogues avec les Muses (prose), — un nouveau texte de Pierre Rovert, — et un volume à Etudes Musicales. En ce moment, il achève dans le recueillement et la solitude une biographie psychologique d’Hector Berlioz dont le premier volume, couronné par l’Académie des Beaux-Arts, a paru cette année.
M. Adolphe Boschot est un artiste intransigeant, épris de perfection, qui accumule les manuscrits, les détruit, et ne publie guère qu’à regret.
Les vers qu’on va lire sont extraits de Pierre Rovert, de Poèmes Dialogues et de l’Aube de l’Amour,
VERS LA LUMIÈRE
Tu disais :
« C’est le ciel qne j’aime, et les nuages ;
La forêt est trop sombre avec tous ses feuillages ;
J’aime mieux les blancheurs qui flottent aux lointains ;
J’aime les prés, où la lumière du matin
Descend dans le brouillard comme une sœur céleste.
Quand le soleil sourit sur un ruisseau, je reste
Attentive devant ce sourire du jour ;
Et, souvent, mon regard caresse les contours
Où les collines ondulant touchent les nues :
Sur la pénombre humaine, ô clartés inconnues,
J’aime à vous voir passer comme un rayon divin. »
— Et, en disant ces mots mystérieux, tu vins
Jusqu’à notre rocher, au milieu des bruyères ;
Tu t’assis, tu tournas ton front vers la lumière,
Vers le soleil qu’un grand nuage avait voilé…
… Et rêveuse, — peut-être triste, — sans parler,
I. Cette proface se trouve reproduite dans la Revue des Poètes (février 4902).