L’amour accorde à l’unisson
Les nids du chêne et du buisson
Dans un murmure,
On voit les fervents amoureux,
Comme des pèlerins pieux,
Renouveler, mystérieux,
Les anciens rites.
C’est qu’ils vont pensifs, à pas lents,
A travers les sentiers troublants,
Interroger les fleurons blancs
Des marguerites.
Reines sans or, vous fleurisse»
Sans apparat près des fossés,
Sous les arbustes enlacés
Au bord des routes.
Et c’est à vous, craintives fleurs,
Que les amants ouvrent leurs cœurs,
Font confidence de leurs pleurs
Et de leurs doutes !
Suivant au hasard son chemin
Et sans songer au lendemain,
L’amour de sa frivole main
Vous a semées.
Ainsi qu’il vous a fait fleurir,
Par l’amour vous devez flétrir,
Et celles qui vous font mourir
Sont les aimées !
Combien de craintes et de peurs,
D’espérances et de rancœurs
Vous tenez dans vos frêles cœurs,
Vous, si petites !
Pourtant vous laissez les jaloux
Ravir quelque chose de vous
A chaque mot cruel ou doux
Que vous leur dites.
Mais, hélas ! c’est souvent : toujours
Que vous répondez aux amours.
Croyez-m’en, gardez certains jours
Vos lèvres closes.
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