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La Musique

Ô Musique, éloquente à dire l’indicible,

Rythmes, accords charmeurs qui dans les cieux cléments

Ouvrez à nos regards la porte inaccessible

Des palais où pareils aux flèches dans la cible

Tremblent les astres d’or au fond des firmaments,


Je veux tenir de vous ce soir la sainte ivresse

De rentrer dans l’azur d’où je suis descendu

Et, dans la bienheureuse et féerique paresse

Où mon front pâlira sous votre ample caresse,

Je vivrai toute mon heure au paradis perdu.


Alors je connaîtrai ces choses qu’on oublie

Si vite dans l’horreur de nos captivités

Et je pourrai, brisant la chaîne qui me lie,

Loin de l’universelle et commune folie,

Vous retrouver encore, ô grandes vérités.


Robert de la Villehervé