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« Que ne suis-je la belle étoile,
La flamme fière au firmament !
Que ne puis-je, ardente et sans voile,
Resplendir éternellement ! »

L’étoile dit à l’aubépine :
« Ma pauvre fleur, console-toi ;
Fleuris en paix sur ta colline,
Car le bonheur n’est pas en moi.

« Vois, je me consume en silence,
Superbe et triste en ma beauté ;
Je cherche d’un regard intense
Ma sœur depuis l’éternité.

«Mais toi, tu n’es pas solitaire
Sur ta verte colline en fleur,
Et tu prodigues à la terre
Le parfum qui sort de ton cœur.

« Ah ! que ne suis-je l’églantine ^
Qui n’a qu’un printemps pour fleurir,
Ou que ne suis-je l’aubépine
Pour pouvoir aimer et mourir ! »