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On n’entend que le silence,
Et sur le doux oreiller,
Dans la paix et l’innocence
On voit l’enfant sommeiller.
Do, do, l’enfant do,
L’enfant dormira bientôt.

Et ses deux lèvres vermeilles
Ont un miel mystérieux
Que d’invisibles abeilles
Cueillent aux jardins des cieux.

Son haleine fraîche et pure,
Avec un rythme charmant,
Semble le premier murmure
De son premier mot : « Maman ! »
Do, do, l’enfant do,
L’enfant dormira bientôt.


(Poèmes sincères.)


ADIEU


A MA. SŒUR HÉLÈNE


Il n’est point ici-bas d’heure si fortunée
Qui ne doive finir et n’ait son lendemain ;
C’est la loi de ce monde, et notre destinée
Ne veut rien d’éternel dans le bonheur humain ;

Notre plus longue joie est vite terminée ;
Ce n’est qu’un chant d’oiseau dans l’arbre du chemin ;
L’adieu, le triste adieu vient clore la journée,
Sans qu’on ait eu le temps de se prendre la main.

Mais l’absence n’est rien quand l’amitié demeure,
Et sur les murs détruits de la frêle demeure
Où nous avons rêvé notre songe d’un jour,

La fleur du souvenir s’entr’ouvre épanouie,
Et son parfum divin embaume notre vie
De l’instant du départ à celui du retour.


(Poèmes sincères.)