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Et c’est pourquoi, devant les siècles, j’ai mes fêtes
Dans le midi splendide où le soleil est d’or !

Allons ! faites sortir les chevaux de l’étable,
Ebranlez l’air sonore au bruit des fouets joyeux,
Crispez vos doigts autour de mes deux bras d’érable,
Mettez le regard dur de l’aigle dans vos yeux ;

Et qu’une paysanne encore un peu païenne,
Toute jeune, les seins hors du corset étroit.
Couronne de lauriers et de feuilles de chêne
Celui qui tracera le sillon le plus droit !

Et je frissonnerai, d’aube toute trempée,
Sentant venir les temps promis à l’univers,
Où le dernier tronçon de la dernière épée
Me servira de soc dans les sillons rouverts.


(Les Evocations.)