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La Vie rustique, nouvelle édition (1899) ; — Nos Oiseaux, nouvelle édition (1899) ; — Villa Frangeville (1899). Les œuvres de M. André Theuriet ont été éditées par Alphonse Lemerre, Charpentier-Fasquelle, etc.

M. André Theuriet a collaboré au Parnasse Contemporain, à la Bévue de Paris, à la Revue des Deux-Mondes, etc.

M. André Theuriet (Claude-Adhémar-André) est né à Marlyle-Roy (Seine-et-Oise) le 8 octobre 1833, d’une famille lorraine. Il fit ses études à Bar-Ie-Duc, où son père occupait l’emploi de receveur de l’enregistrement, et entra en 1853 comme surnuméraire dans le même service, dont il a successivement franchi les divers échelons avant de prendre sa retraite, en 1886, avec le grade de chef de bureau.

Il publia ses premiers vers dans la Revue de Paris. Collaborateur de la Revue des Deux-Mondes à partir de 1857, il a donné à ce recueil quelques poèmes intitulés In Memoriam, et la plupart des poésies qui, réunies plus tard sous le titre Le Chemin des bois, furent couronnées en 1868 par l’Académie française. II y lit paraître depuis plusieurs romans et nouvelles.

Dans ce premier recueil de vers, Le Chemin des bois, M. André Theuriet nous apparaît comme un poète essentiellement forestier. « Son Chemin des bois, dit Théophile Gautier dans son étude sur Les Progrès de la poésie française depuis 1830, nous ramène à la campagne, et l’on fait bien de suivre Theuriet sous les verts ombrages où il se promène comme Jacques le mélancolique dans la forêt de Comme il vous plaira, faisant des réflexions sur les astres, les fleurs, les herbes, les oiseaux, les daims qui passent, et le charbonnier assis sous la hutte en branchages. C’est un talent fin et discret que celui de Theuriet : il a la fraîcheur, l’ombre et le silence des bois, et les figures qui animent ses paysages glissent sans faire de bruit comme sur des tapis de mousse, mais elles vous laissent leur souvenir, et elles vous apparaissent sur un fond de verdure, dorées par un oblique rayon de soleil. »

« Si dans Le Chemin des bois, M. André Theuriet se montre exclusivement paysagiste, son second recueil : Le Bleu et le Noir, nous le fait voir sous des aspects plus divers. Tout en gardant sa note de sincérité attendrie, il a acquis une facture plus savante, et sa manière s’est élargie. Sa forme est devenue plus précise, son inspiration plus variée. Dans l’intervalle, la guerre de 1870 a éclaté ; le poète, sac au dos et le fusil sur l’épaule, est allé faire le coup de feu à Buzenval, et, pendant ces jours d’épreuve, il a ressenti de patriotiques émotions, dont on perçoit l’écho dans Les Paysans de l’Argonne, La Veillée de Noël, et surtout Priere dans les bois. En même temps, il chante l’amour d’une