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Mon amour, l’heure est opportune ;
La lune argenté le bois noir ;
Viens écouter si dans la lune
Le violon chante ce soir !


(L’Illusion : Chants de l’Amour et de la Mort.)


QUATRAINS


A l’origine était le Rythme, et lorsque Dieu
Fit se cristalliser ces îles du ciel bleu,
Les étoiles, déjà le Rythme était en elles,
Et tout vibre et tout vit par ses lois éternelles.



Le grand vent sur moi passe et me chante les vers,
Les poèmes qu’Allah a créés gigantesques.
Le ciel n’est qu’un feuillet de l’immense univers,
Et les astres errants en sont les arabesques.



La nuit splendide et bleue est un paon étoilé
Aux milliers d’yeux brillants comme des étincelles,
Qui fait la roue et marche, ou vole et bat des ailes
Devant ton trône, Allah, à nos regards voilé.



Aspire en toi l’amour infini qui fermente
Par les brûlants étés au cœur fou du soleil,
Et qu’à ses baisers d’or ton amour soit pareil,
Quand tu rencontreras les yeux de ton amante.



Inconscients, parfois hallucinés et fous,
Les pauvres animaux sont avec leur folie
Le rêve obscur d’un Dieu qui se réveille en nous,
Et s’épouvante alors de son œuvre accomplie.