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« J’avais été présenta à Théophile Gautier, de longue date ; mais pendant toute la période militante de la Revue du Progrès, j’avais interrompu de le voir. Ce fut Charles Ganneau qui m’y ramena, au moment de la publication de l’Art. Quand il s’agit de la transformation du journal, Gautier en regretta la nécessité et ne se montra pas trop partisan du volume. Pourtant, il n’hésita pas à nous donner quelques poèmes, par lesquels nous ouvrîmes, d’ailleurs, le Parnasse, non seulement comme un hommage dû à celui qui, en somme, était l’initiateur de l’évolution que nous prétendions continuer, mais c’était en même temps une véritable déclaration de « principes » et une manifestation significative, que de débuter par lui. »

Le Parnasse Contemporain, recueil de vers nouveaux, fut publié par livraisons grand in-8°, imprimé par l’imprimeur Toinon, sous la direction de M. Alphonse Lemerre. La première livraison parut le 2 mars 1866, et la dernière, la 18e, fin juin de la même année. Les collaborateurs furent au nombre de trente-sept, dont voici les noms par ordre de publication dans le livre : Théophile Gautier, Théodore de Banville, José-Maria de Heredia, Leconte de Lisle, Louis Menard, François Coppée, Auguste Vacquerie, Catulle Mendès, Charles Baudelaire, Léon Dierx, Sully Prudhomme, André Lemoyne, Louis-Xavier de Ricard, Antony Deschamps, Paul Verlaine, Arsène Houssaye, Léon Valade, Stéphane Mallarmé, Henry Cazalis, Philoxène Boyer, Emmanuel des Essarta, Emile Deschamps, Albert Mérat, Henry Winter, Armand Renaud, Eugène Lefébure, Edmond Lepeiletier, Auguste de Chatillon, Jules Forni, Charles Coran, Eugène Villemin, Robert Luzarche, Alexandre Piédagnel, Auguste Villiers de L’Isle-Adam, P. Fertiault, Francis Tesson, Alexis Martin.

En cette « nomenclature », le souci apparaît d’entremêler les jeunes, les nouveaux, aux maîtres et aux poètes qui « jouissaient » alors d’une notoriété justifiée ou non. La plupart d’entre nous avaient déjà publié leurs volumes de vers ou de prose, eu les deux [1]. »

Le premier Parnasse fut suivi de deux autres volumes qui, bien que d’une composition plus éclectique, le continuent pourtant et le complètent, si bien qu’on ne peut, logiquement, l’en séparer. La publication du second Parnasse, préparée en 1869, fut, à cause de la guerre, ajournée à 1871 ; le troisième et dernier parut cinq ans après, en 1876.

  1. Il est curieux, à cette distance, de rappeler ceux de ces premiers Parnassiens qui étaient tout à fait inédits, ou presque, c’est-à-dire qui, comme Paul Verlaine et François Coppée, avaient à peine, par-ci, par-là, publié quelques vers. Les voici : José-Maria de Heredia, François Coppée, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Edmond Lepeiletier. » (Xavier De Ricard.)