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VII
PRÉFACE

Laprade, etc., pour caractériser les divers accents du langage rythmique jusqu’à la publication du Parnasse Contemporain par Alphonse Lemerre en 1866. On remarquera que, depuis Lamartine, les anciens cadres de la littérature poétique ont subi d’importants changements. La classification des genres s’est de plus en plus simplifiée et sensiblement réduite : le poème épique, le poème didactique, disparaissent ; l’élégie, la satire, n’affectent plus de formes définies ; on ne façonne plus de rondeaux ni de triolets ; les charmantes ballades de Banville sont des échos mourants. Le sonnet seul, ressuscité notamment par le Lyonnais Joséphin Soulary au milieu du XIXe siècle, a survécu et fut porté au plus haut rang de la hiérarchie littéraire par le grand artiste en poésie dont nous pleurons la mort récente, José-Maria de Heredia ; il a su l’adapter aux sujets les plus graves.

Je ne m’étendrai pas davantage sur les prédécesseurs des jeunes débutants dont le Parnasse Contemporain fut le manifeste, école par laquelle commence l’anthologie de M. Walch ; mais aux principaux maîtres que je viens de signaler, j’ajouterai Théophile Gautier et Leconte de Lisle, car ce sont eux, surtout le second, qui ont fourni à ces poètes le modèle, le type du vers tel qu’ils le comprenaient et s’efforçaient de le réaliser. Ce n’étaient pas, à proprement parler, des novateurs. Ils ne prétendaient nullement bouleverser les règles traditionnelles de la versification ; au contraire, ils les appliquaient avec une rigueur inflexible. Ce qu’ils visaient,