§IV. ère des séleucides, des grecs ou des syro-macédoniens, autrement dite ère d’alexandre.
On trouve chez les Grecs deux ères d’Alexandre : l’une qui date de l’an 324 avant J. C., et qui n’a presque pas été employée ; l’autre, plus connue sous le nom d’ère des Séleucides, des Grecs ou des Syro-Macédoniens, et qui date de trois cent onze ans et quatre mois avant J. C., ou, suivant d’autres auteurs, de trois cent dix ans et quatre mois. La première année de l’ère chrétienne concorde donc pendant ses huit premiers mois avec la 312e ou la 311e année de l’ère des Séleucides. L’année de l’ère des Séleucides commençait chez les Grecs de Syrie au mois de septembre, chez les autres Syriens au mois d’octobre. Ces deux usages existent encore aujourd’hui en Arabie. À Tyr, on la comptait du 19 octobre ; à Gaza, du 28 de ce mois ; à Damas, de l’équinoxe du printemps. Les Juifs adoptèrent l’ère des Séleucides quand ils furent soumis aux rois de Syrie. Ils commençaient l’année à l’équinoxe d’automne. On prétend qu’ils ont employé cette ère jusqu’à la fin du xve siècle. Telle est, en résumé, l’opinion émise par les auteurs de l’Art de vérifier les dates. Il est bon de faire remarquer qu’ils ne sont pas entièrement d’accord avec une dissertation de Jacobus Usserius, insérée dans le tome VIII du Thesaurus Antiquitatum græcarum. Suivant ce dernier, le commencement de l’année, dans l’ère des Syro-Macédoniens, a été pendant longtemps fixé au 24 septembre[1]. Il indique en outre un ordre différent pour la concordance des mois syro-macédoniens et des mois romains. (Voyez ci-après l’explication qui précède le tableau B.)
§V. de l’ère césaréenne d’antioche, de l’ère actiaque et de l’ère des augustes.
L’ère césaréenne d’Antioche se rapporte à l’érection d’un monument que César éleva dans cette ville en mémoire de la victoire de Pharsale, l’an de Rome 706, avant J. C. 48. Les Syriens commencèrent cette période à l’automne de l’an 706, et les Grecs à l’automne de l’année précédente ; c’est-à-dire que l’automne de la première année de l’ère chrétienne correspond, selon les Syriens, au commencement de la 49e année de l’ère césaréenne d’Antioche, et au commencement de la 50e selon les Grecs. Le premier de ces calculs est constaté par les actes, le second par les médailles.
- ↑ Jacobus Usserius ne fixe pas 1 époque à laquelle cet usage aurait cessé ; mais il établit que les deux manières de commencer l'année, soit au 1er, soit au 24 septembre, étaient employées concurremment dès le ier siècle, et qu'on servait encore au ive.