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UNE CAPITULATION

milieu des ennemis !
   Lui et Mégy mènent les noirs à l’assaut du balcon. Le chœur cherchant à se mettre à l’abri derrière les piliers, les rats renversent les piliers, tandis que les gardes nationaux se réfugient au milieu de l’orchestre.
Le Chœur, se dirigeant vers l’autel. —
Victor, Victor, sois bon,
Chasse ces maudites bêtes !

On entend, au dehors, la canonnade. Les noirs s’emparent des trois Jules.

Ferry, levant les mains au ciel. —
Au secours ! Au secours ! Gambetta.
Voix de Nadar, dans les airs. —
Sacrée canonnade ! Je suis touché !

Le ballon tombe au centre de la scène. Gambetta, s’y cramponnant, est emporté jusqu’au Panthéon sur lequel il réussit à s’asseoir tandis que le ballon vient s’abattre sur Victor Hugo, qui disparaît complètement. Effarement du chœur.

Flourens. — En avant, Mégy ! En bas, le gouvernement.

Les noirs font descendre les trois Jules par le trou du souffleur après les avoir portés versl’orchestre.

Gambetta, parlant dans son porte-voix, qu’il n’a pas lâché, du haut du 'Panthéon. — Citoyens, écoutez-moi ! Je suis ici à Tours et je m’apprête à vous sauver.
Flourens. — Ah ! viens donc, à la fin, vieil imbécile, vieux criminel ! Hé ! les noirs ! Faites attention que les trois Jules ne puissent s’échapper. Il faut que deux de vous veillent auprès du trou. Et Victor ? Où est ce diable de Victor ? Je parie que Nadar l’a asphyxié. Tant pis, occupons le fauteuil du gouvernement.
Il monte avec les siens sur le balcon.
Le Chœur. — Ô Victor ! quel atroce événement
T’immobilise sur l’autel de la République ?
Constatez-vous ? L’odeur est écœurante,
Nadar et Victor mêlent leur sang.
Flourens, du balcon. — À présent je proclame
Mégy. — Tu proclames ?
Les Noirs. — Il proclame !
Le Chœur. — Nous proclamons
Flourens. — L’Athéisme !
Mottu. — Bravo ! Bravo !

Flourens. — Le communisme !

Mottu. — Bravo ! bravo ! bis ! bis !
Flourens. — La République noire !
Gambetta, sur le Panthéon. — La République des rats.
Le Chœur. — Non, la République des chats ! chats ! chats ! au chat !
Nous ne nous laisserons pas manger par les rats cruels