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ACTE DEUXIÈME

Au sommet de cette tour ;
Vous, à qui sourit l’amour,
À ma voix prêtez l’oreille ;
L’heure avance et l’ombre fuit,
Prenez garde ! déjà le jour chasse la nuit !

YSEULT.

Tristan, écoute !

TRISTAN.

Tristan, écoute ! À tes pieds que je meure !

YSEULT.

L’heure avance !

TRISTAN.

L’heure avance ! Qu’importe l’heure !

YSEULT.

Déjà l’aurore annonce son retour.

TRISTAN.

Laisse la mort l’emporter sur le jour !

YSEULT.

Le jour, la mort ; tous deux se liguent
Et contre notre amour intriguent.

TRISTAN.

Notre amour, notre ardent amour,
Est-il rien qui puisse l’atteindre ? —
Ce feu qui brûle en nous, quel souffle peut l’éteindre ? —
Ni le destin mystérieux,
Ni le trépas, aux arrêts rigoureux,