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ACTE PREMIER


BRANGAINE,
recevant le philtre avec des signes de la plus profonde épouvante.

L’ai-je rêvé ?

YSEULT.

L’ai-je rêvé ? Sois moi fidèle !

BRANGAINE,
balbutiant.

Mais… qui… boira ?

YSEULT.

Qui me trompa !

BRANGAINE.

Tristan !

YSEULT.

Tristan ! Meure le traître !

BRANGAINE.

Tristan ! Meure le traître ! Horreur ! — grâce, cruelle !

YSEULT.

Grâce pour moi : femme rebelle !

Avec une intention marquée de persiflage.

» L’art de ma mère a tout prévu,
En confiant à ma servante
Un philtre d’étrange vertu
Que prépara sa main savante. « 
Laissons les baumes frais et purs
Les antidotes prompts et sûrs ;
Pour le mal sans espoir, qui me dévore l’âme,
C’est le poison mortel que de toi je réclame.