Et Marke même ? — Est-il un choix
Plus digne de flatter ton âme,
Ô ma gentille dame ? —
Un prince illustre, au noble cœur,
Qui porte autour du front la palme du vainqueur,
Que sert le preux le plus fidèle…
Dis ! — parle ! — réponds, ma belle !
Quel trône vaut celui qui s’offre à toi ?
regardant fixement dans le vague.
Sans qu’il m’aime, ce cœur superbe,
Le voir sans cesse…près de moi !…
Pourrais-je endurer ce supplice acerbe ?
Qu’oses-tu dire ? — Sans t’aimer ! —
Mais quel mortel, au cœur sensible et tendre,
Peut te voir, t’approcher, sans se laisser surprendre,
Sans se laisser charmer ? —
S’il existe un tel homme,
Chère Yseult, qu’on le nomme,
Et je saurai le désarmer ;
D’un feu soudain, d’une immortelle flamme,
Tu verras s’embraser son âme !
L’art de ta mère a tout prévu,
En confiant à ta servante
Un philtre d’étrange vertu,
Que prépara sa main savante.
d’un ton sombre.
Ma mère aimée, avait raison.