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SOUVENIRS

de Weber avait été déposé dans un coin écarté de l’église Saint-Paul à Londres, avec un tel manque d’égards, qu’on pouvait craindre de ne pouvoir le retrouver dans quelque temps. Mon énergique ami, le professeur Lœwe, avait tiré parti de cette nouvelle pour pousser la Liedertafel, dont il était le président passionnément actif, à prendre en main cette entreprise de la translation. Le concert donné par les chœurs d’hommes pour subvenir aux frais avait produit un résultat relativement important ; on voulut alors engager l’intendance du théâtre à s’affirmer dans le même sens ; mais tout d’abord on se heurta là, aux lieux mêmes où dirigea le maître, à une résistance tenace. Le comité fut averti, de la part de la direction générale, que le roi éprouvait des scrupules religieux à l’encontre d’un projet destiné à troubler le repos d’un mort. Si en droit qu’on fût de ne pas ajouter grande foi au motif allégué, il n’en était pas moins impossible de rien obtenir ; ce fut alors qu’utilisant ma nouvelle posi-