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SOUVENIRS

procédé comme il est dit plus liant, afin d’assurer ramélioration des mœurs. Une risée générale, un chœur ironique, interrompent la lecture ; Lucio (ténor), jeune gentilhomme et libertin jovial, semble vouloir s’ériger en meneur du peuple ; il trouve aussitôt l’occasion de s’intéresser plus à fond à la cause des opprimés ; apercevant sur sa route son ami Claudio (autre ténor), qu’on emmène en prison, il apprend de lui qu’en vertu d’une très vieille loi exhumée par Friedrich, Claudio doit être puni de mort pour un méfait d’amour. Il a rendu mère sa bien-aimée, dont la main lui avait été jusqu’alors refusée par des parents hostiles. À la haine de la famille s’associe le zèle rigoriste de Friedrich ; Claudio craint que la chose ne finisse au pis, et n’attend plus son salut que de la clémence, aussitôt que sa sœur Isabella pourra réussir, par son intercession, à changer le cœur de l’inflexible gouverneur. Lucio promet à son ami de partir à l’instant pour aller chercher Isabella au couvent des Filles de Sainte-