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ESQUISSE AUTOBIOGRAPHIQUE

prompt retour de Moyerbeer, et je gardai le silence.

Pendant ce temps, je fus engagé par Schlesinger à écrire dans sa Gazette musicale : je fournis plusieurs articles développés Sur la musique allemande, etc. On goûta surtout vivement une petite nouvelle intitulée : une Visite à Beethoven. Ces travaux ne m’ont pas peu aidé à être connu et estimé à Paris. Au mois de novembre de cette année, j’avais complètement terminé la partition de mon Rienzi, et je l’envoyai sans retard à Dresde. Ce fut le point culminant de ma situation absolument déplorable : j’écrivis pour la Gazette musicale une petite nouvelle, la Fin d’un musicien allemand à Paris, dans laquelle je faisais mourir l’infortuné héros avec la profession de foi suivante : « Je crois en Dieu, en Mozart et en Beethoven ». Il était heureux que mon opéra fût terminé, car je me vis forcé de renoncer pour longtemps à l’exercice de tout ce qui était art ; je dus entreprendre, au service de