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SOUVENIRS

médiocre. La mise en scène[1] et les décors, je le dis franchement, sont ce que je préfère dans toute l’Académie royale de musique[2] L’Opéra-Comique aurait été bien plutôt en état de me satisfaire ; il possède les premiers talents, et ses représentations offrent quelque chose de complet et d’original, que nous ignorons en Allemagne. Mais ce qu’on écrit actuelfement pour ce théâtre appartient aux plus détestables productions qui aient jamais paru aux époques de dégénération artistique. Où s’est enfuie la grâce de Méhul, d’Isouard[3], de Boïeldieu et du jeune Auber, devant les ignobles rythmes de quadrille qui, à l’heure qu’il est, remplissent ce théâtre de leur fracas ?

La seule chose, digne de remarque pour le musicien, que renferme Paris, c’est l’orchestre du Conservatoire. Les exécutions des œuvres symphoniques allemandes dans ces concerts

  1. En français.
  2. En français.
  3. Nicolo Isouard (on Isoard), l’auteur de Joconde.