Page:Wagner - Souvenirs, 1884, trad. Benoît.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
ESQUISSE AUTOBIOGRAPHIQUE

ment du sujet. Trois morceaux, destinés à une audition, furent traduits par lui avec un si grand bonheur, que ma musique avait l’air de mieux s’adapter au nouveau texte français qu’elle ne marchait sur les vers allemands primitifs ; c’était même de la musique telle que les Français ont le moins de peine à la comprendre et tout me promettait le meilleur succès, quand, sur ces entrefaites, le théâtre de la Renaissance fît faillite. Tous mes efforts, tous mes espoirs étaient donc vains. Pendant cette même saison d’hiver de 1839 à 1840, je composai, outre une ouverture pour la première partie du Faust de Gœthe, plusieurs mélodies françaises, parmi lesquelles une traduction française faite pour moi des Deux Grenadiers d’Henri Heine. Quant à la possibilité de réaliser une exécution de mon Rienzi à Paris, je n’y ai jamais songé ; je prévoyais avec certitude qu’il me faudrait attendre au moins cinq ou six ans, avant qu’un tel plan, même dans le cas le plus heureux, pût de-