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ESQUISSE AUTOBIOGRAPHIQUE


Pour nous remettre de ce voyage extrêmement fatigant, nous nous arrêtâmes huit jours à Londres ; rien ne m’intéressa autant que la ville même et les deux Chambres ; quant aux théâtres, je n’y mis pas les pieds. À Boulogne-sur-Mer, je restai quatre semaines : là, j’entrai pour la première fois en relations avec Meyerbeer, et je lui fis connaître les deux actes terminés de mon Rienzi ; il me promit son appui à Paris le plus amicalement du monde. Avec fort peu d’argent, mais force espérances, j’entrai donc à Paris. Je n’avais absolument pas d’autres recommandations que l’unique adresse de Meyerbeer ; celui-ci parut s’employer, avec les attentions les plus marquées, à tout ce qui pouvait servir à mes fins, et je me croyais certain d’atteindre bientôt le but désiré, sans la malchance qui voulut que, pendant presque tout le temps de mon séjour à Paris, Meyerbeer, le plus souvent, et même à peu près constamment, en fût éloigné. Il est vrai qu’il eut l’intention de m’être utile même