C’est pourquoi, ayant éprouvé de nouveau le besoin d’entreprendre une œuvre de la sorte, je renonçai complètement à sa prompte et prochaine exécution ; je supposai qu’il y avait quelque part un théâtre d’importance qui la jouerait quelque jour, et m’embarrassai peu de savoir quand et où la chose se passerait. C’est dans ces dispositions que je conçus le projet d’un grand opéra tragique en cinq actes : Rienzi, le dernier des tribuns ; le plan, a priori, était si considérable, qu’il devenait impossible, au moins pour la première fois, de faire représenter cet opéra sur un petit théâtre. De plus, le despotique sujet n’admettait rien en dehors de lui, et dans ma conduite, la prévoyance cédait plutôt le pas à la nécessité. Je traitai le sujet pendant l’été de 1838. À cette époque, je faisais étudier à notre personnel d’opéra, avec beaucoup d’ardeur et d’enthousiasme, Jacob et ses fils[1], de Méhul.
- ↑ Il s’agit de Joseph. En Allemagne, on aime à changer les titres ; c’est ainsi que Faust devient Marguerite.