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SOUVENIRS

deuses. L’année que je passai à Kœnigsberg, au milieu des soucis les plus mesquins, fut entièrement perdue pour mon art. Je n’écrivis qu’une ouverture : Rule Britannia.

Pendant l’été de 1837, je fis un court séjour à Dresde. J’y fus ramené, par la lecture du roman de Bulwer, Rienzi, à l’idée, déjà couvée et caressée, de faire du dernier tribun romain le héros d’un grand opéra tragique. J’en fus empêché par des circonstances extérieures contraires, et je cessai d’ébaucher des projets. Pendant l’automne de cette même année, je me rendis à Riga pour entrer en fonction comme premier Musikdirector dans le théâtre récemment inauguré sous la direction d’Holtei. Je trouvai réunies là d’excellentes ressources pour l’exécution de l’opéra, et je me mis à les employer avec beaucoup d’ardeur. C’est alors que je composai, au service particulier de chaque chanteur, plusieurs morceaux à intercaler dans des opéras. Je fis aussi le texte d’un opéra comique en deux actes, l’Heureuse fa-