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ESQUISSE AUTOBIOGRAPHIQUE

au corps : l’Allemagne ne m’apparaissait que comme une infime portion du monde. J’étais sorti du mysticisme abstrait, et j’apprenais à aimer la réalité. La beauté de la matière, l’esprit et le génie, étaient pour moi de magnifiques choses ; en ce qui concernait mon art, je trouvais tout cela chez les Italiens et les Français. Je renonçai à mon modèle, Beethoven ; sa dernière symphonie, conclusion d’une grande époque artistique, me parut être la clef d’une voûte au-dessus de laquelle personne ne pouvait s’élever, et à l’abri de laquelle personne ne pouvait obtenir l’indépendance. C’est ce que Mendelssohn me sembla