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SOUVENIRS

lesquelles la symphonie. J’écrivis aussi dans cette ville un poème d’opéra dans le genre tragique : la Noce. Je ne sais plus où j’avais trouvé ce sujet moyen âge : un homme fou d’amour escalade la fenêtre de la chambre nuptiale où la fiancée de son ami attend son fiancé ; celle-ci lutte avec l’insensé, et le rejette sur le pavé où il se brise et rend l’âme ; à l’office mortuaire, la fiancée, avec un cri, s’affaisse inanimée sur le cadavre. — De retour à Leipzig, je composai aussitôt le premier numéro de cet opéra ; il y avait là-dedans un grand sextuor qui faisait le bonheur de Weinlig. Le livret déplut à ma sœur ; je le détruisis sans qu’il en restât trace. — En janvier 1833, ma symphonie, exécutée aux concerts du Gewandhaus, y reçut un très engageant accueil. C’est alors que je fis la connaissance de Laube[1].

  1. Laube (Heinrich), littérateur et écrivain politique, né en 1806, à Sprottau, en Silésie (voir le Dictionnaire des contemporains de Vapereau, et le Grand Dictionnaire de Larousse. — À cette époque, Laube fit un chaleureux éloge de la symphonie de Wagner, dans sa Gazette du monde élégant.