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SOUVENIRS

lancolie. Quelques jours avant la catastrophe, il disait à l’un de ses amis : « Le Parsifal sera décidément ma dernière œuvre. — Par exemple ! Pourquoi donc ? — Parce que je vais mourir. » On donne ce mot comme absolument authentique. Ce qui le rend vraisemblable, c’est que l’auteur du Nibelung s’était mis, depuis peu, à dicter à sa femme une suite à l’autobiographie dont une partie a déjà paru dans un journal allemand.

Pressentiment vague, d’ailleurs, et mal défini, car le maître s’occupait encore des représentations du Parsifal qu’il projetait de donner en juillet prochain à Bayreuth. Il écrivait à ce sujet, le mois dernier, à la grande artiste qui a si merveilleusement incarné ses poétiques créations de Brünnhilde et de Kundry, Mme Friedrich-Materna, la lettre suivante :


« Très chère enfant et amie bien dévouée,

« C’est fait ! Et cela devient sérieux ! J’en suis aux invitations, et je vous prie de vouloir