Page:Wagner - Souvenirs, 1884, trad. Benoît.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
UNE LETTRE INÉDITE DE WAGNER

honorent notre scène dramatique actuelle, et sont cause que nous ne connaissons que par ouï-dire les grands chanteurs qui furent autrefois la gloire du théâtre italien. Dans l’art, de même que dans la vie, il y a la bonne compagnie et c’est le devoir des parents et des précepteurs de n’introduire les enfants qui leur sont confiés que dans cette compagnie, jusqu’à ce qu’ils soient aptes à distinguer le vrai du faux, et qu’armés de pied en cap ils soient invulnérables aux traits de l’effet. Qu’ils hantent ensuite ce que je nomme volontiers la Bohème musicale, peu importe ; car une fois capables de la juger et de classer ses produits, il gagneront à son contact à savoir nettement distinguer ce qui séduit le vulgaire d’avec ce qui est bon.

« Il est vraiment digne du conservatoire de Naples, de ses hautes traditions, de la distinction de ses membres actuels, de donner l’exemple d’une stricte observance, et de présenter au public italien, par l’intermédiaire