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UNE LETTRE INÉDITE DE WAGNER

soulevées par la sympathie que m’inspiraient tous les participants à l’exécution, et je puis dire que je la médite depuis que j’ai quitté la belle enceinte, où j’ai trouvé un accueil si hospitalier et si flatteur. Or voici, Monsieur le Duc, ce que mes réflexions m’ont suggéré.

« Une étude sérieuse, approfondie et constante d’une œuvre de Mozart, telle que le Nozze di Figaro, serait seule, à mon sens, capable de mettre les élèves du chant et de la composition dramatique sur la voie que vous leur faites suivre dans la musique vocale. Une déclamation correcte, une énonciation pure de la mélodie, une connaissance exacte des moyens de l’instrumentation et de l’opportunité de leur application respective, résulteraient naturellement de cette étude ; et si, un jour, le conservatoire donnait une bonne représentation du chef-d’œuvre que je viens de nommer, non seulement il en remontrerait à bien des théâtres, mais encore il aurait satisfait à sa mission, qui consiste à prémunir