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ESQUISSE AUTOBIOGRAPHIQUE

mois, j’eus terminé mes études avec Weinlig ; il me dispensa lui-même de continuer, après m’avoir poussé assez loin pour me mettre en état de résoudre aisément les problèmes les plus difficiles du contrepoint. « Ce que vous avez gagné par cette étude aride, me dit-il, c’est l’indépendance. » Pendant ces mêmes six mois, je composai aussi une ouverture sur le modèle de celles de Beethoven, alors un peu mieux comprises par moi ; ce morceau, joué dans un des concerts du Gewandhaus à Leipzig, obtint un accueil encourageant. Après plusieurs autres travaux, je me mis à une symphonie : à mon modèle principal, Beethoven, se joignit Mozart, surtout avec sa grande symphonie en ut majeur. La clarté et la vigueur, à côté de mainte étrange aberration, étaient l’objet de mes efforts. La symphonie terminée, je me mis en route pour Vienne, pendant l’été de 1832, sans autre but que de faire une connaissance rapide avec cette cité musicale, autrefois si vantée. Ce que je vis et