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SOUVENIRS

moins n’avait qu’une idée fort vague, quand il écrivit sa deuxième symphonie. À quel point cette heureuse circonstance ajouta à la valeur de mon œuvre, c’est là une chose qui n’échappa ni à moi-même, ni à mon cher Franz Liszt, admis avec la famille à l’audition du Lycée, en sa qualité de beau-père.

En dépit de thèmes principaux dans le goût de celui-ci[1], fort bien appropriés au contrepoint, mais fort peu expressifs, ma symphonie fut applaudie en tant qu’œuvre de jeunesse, désignation à laquelle, malheureusement, je dus ajouter l’épithète de surannée...... Malgré ceci, pour vous donner une idée des progrès que j’avais déjà faits, il y a cinquante ans, dans le mode élégiaque, je vous transcris ici[2] le thème... non ! disons plutôt la mélodie..... du deuxième morceau (Andante) : bien que ce motif n’eût assurément jamais vu le jour sans

  1. On trouvera ces thèmes dans le n° du 25 novembre 1883 du journal le Ménestrel. Le manque de types musicaux nous empêche de les donner ici.
  2. idem.