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SOUVENIRS

Pour moi, je ne pris guère plaisir à mon œuvre, car je trouvais qu’elle ne sonnait pas bien. Mais voyez l’avantage d’avoir la foi ! Heinrich Laube, qui vivait alors à Leipzig avec la réputation d’un littérateur[1] distingué, et qui était parfaitement indifférent à la façon dont une œuvre sonnait, m’avait pris sous sa protection ; il loua chaudement ma symphonie dans sa Gazette du beau monde, et, huit jours après, ma mère bien-aimée put voir mon œuvre passer avec avancement du Logis des Tailleurs au Gewandhaus, où elle fut donnée une fois dans des circonstances pareilles à celles déjà décrites. — En ce temps-là, on me témoignait de la bienveillance à Leipzig ; grâce au léger étonnement qu’excita mon œuvre, et à l’approbation suffisante qu’elle reçut, je pus me sentir à mon aise pendant quelque temps.

Ce bon temps ne dura pas toujours, et plus

  1. En français.