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MES SOUVENIRS SUR SCHNORR

main, encore une fois, retourner à la laide momerie ! Bientôt ensuite, être à jamais délivré ! » Notre certitude d’une nouvelle rencontre tout à fait prochaine était si profonde, que nous regardâmes presque comme superflu, et même peu à propos, de nous faire des adieux en règle. Nous nous quittâmes dans la rue comme pour le bonsoir accoutumé ; le lendemain matin, mon ami partait tranquillement pour Dresde.....

À peu près huit jours après cet adieu auquel nous avions à peine pris garde, on me télégraphia la mort de Schnorr. Il avait encore chanté à une répétition au théâtre, il avait eu à répliquer à ses camarades, qui s’étonnaient de lui trouver encore de la voix. Un terrible rhumatisme s’était alors emparé de son genou, et l’avait conduit en peu de jours à une maladie mortelle. Les plans dont nous étions convenus, la représentation de Siegfried, ses craintes à la supposition qu’on pût imputer sa mort à l’excès d’efforts exigé