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MES SOUVENIRS SUR SCHNORR

Avec ces représentations, comme avec l’œuvre même, un saut trop violent, presque désespéré, avait été fait dans l’inconnu qu’il fallait d’abord conquérir ; des gouffres, des précipices, étaient béants dans l’intervalle ; il fallait commencer par les combler avec soin, afin de nous frayer la voie, à nous autres, artistes isolés, vers le côté opposé, vers ces sommets de l’association indispensable…..

Schnorr devait donc être des nôtres. La fondation d’une école royale de musique et d’art dramatique fut résolue. De leur côté, les considérations imposées par la difficulté qu’éprouverait cet artiste à se dégager de ses engagements à Dresde nous spécifiaient le caractère particulier de la position que nous avions à offrir de notre part au chanteur, de telle sorte qu’une fois pour toutes ladite position fût digne de lui. Schnorr devait complètement renoncer au théâtre, et par contre, c’est uniquement à l’occasion de représentations théâtrales, spéciales et extraordinaires, cor-