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MES SOUVENIRS SUR SCHNORR

raient pas manqué de recourir bien vite, cela ne pouvait naturellement pas lui venir à l’idée ; car il reconnaissait que c’était là précisément la pointe de la pyramide jusqu’où s’exhaussait la tendance tragique de ce personnage de Tristan.

Qui peut mesurer de quelles espérances j’osai me sentir animé, du moment qu’un tel chanteur était entré dans ma vie !

Nous nous séparâmes ; ce fut seulement après des années que de nouveaux et singuliers destins devaient nous réunir pour l’accomplissement définitif de notre tâche.

À partir de ce moment, mes efforts pour obtenir une représentation de Tristan se confondirent avec ceux que je fis pour m’assurer le concours de Schnorr ; ils ne réussirent qu’à l’époque où un auguste ami de mon art, qui m’était survenu depuis, m’assigna dans ce but le théâtre royal de Munich. En 1865, dès le commencement de mars, Schnorr parvint à faire une courte apparition à Munich, afin