angoisse tragique. Dès la fin du premier acte, je chargeai un ami, que j’avais cherché dans ce but, de demander à Schnorr un rendez-vous avec moi après la représentation. La chose fut faite : à une heure avancée de la soirée, le jeune preux entra, frais et dispos, dans ma chambre d’hôtel, et l’alliance fut conclue ; nous n’eûmes qu’à badiner, nous ne pouvions nous dire grand’chose. Mais il fut convenu que nous arrangerions une plus longue entrevue à Biebrich le plus tôt possible.
Là, sur les bords du Rhin, nous nous rencontrâmes bientôt pour passer ensemble deux heureuses semaines ; Bülow, qui était venu me voir à la même époque, tenait le piano, et nous parcourûmes à souhait mes esquisses de l’Anneau du Niebelung, et surtout Tristan. Là, tout ce qui pouvait nous amener à l’entente la plus intime, au sujet de tous les intérêts artistiques nous touchant de près, fut dit et fut fait. Quant aux doutes de Schnorr sur la possibilité d’exécution du troisième acte de Tristan, il