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LETTRE SUR LE TANNHÆUSER

voir écouter et apprécier en paix une œuvre nouvelle dont on a beaucoup parlé !

J’apprends de mon côté que l’empereur reste tout à fait fidèle à ses bonnes dispositions pour ma cause, que l’impératrice veut bien prendre mon opéra sous sa protection, et réclamer des mesures pour prévenir le retour de nouveaux désordres. En ce moment même une protestation contre les honteux événements de l’Opéra, adressée au ministre d’État, circule parmi les musiciens, les peintres, les artistes et les littérateurs de Paris ; on me dit qu’elle se couvre de signatures. Dans de telles circonstances, il semble que je devrais me sentir aisément encouragé à autoriser la reprise de mon opéra. Mais une importante considération d’art m’empêche de le faire.

Jusqu’à présent, je n’ai pu obtenir une seule audition calme et recueillie de mon œuvre : ces conditions particulières, indispensables pour comprendre ce que j’ai voulu faire, pour entrer dans cette disposition d’esprit étrangère au