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LETTRE SUR LE TANNHÆUSER

rire, auxquels les motifs les plus futiles, les plus puérils, servaient de prétexte, ils tentèrent de troubler cet état indispensable d’émotion recueillie, dès qu’il paraissait gagner le public. Sans se laisser désarçonner par ces démonstrations hostiles, mes interprètes ne plièrent pas ; le public, lui aussi, tint bon, et prêta une attention sympathique à leurs vaillants efforts, souvent récompensés par de chaleureux applaudissements, si bien qu’à la fin de l’acte, l’opposition fut complètement terrassée par le rappel véhément des interprètes.

L’attitude du public, le soir de la deuxième représentation, me prouva que je ne m’étais pas trompé, en considérant le succès de la première soirée comme une complète victoire ; car ce fut alors qu’on put voir décidément à quel genre d’opposition je devais, désormais, avoir exclusivement affaire : je veux parler du Jockey-Club d’ici, et je puis d’autant mieux me permettre de le citer, que le public, en criant :