une deuxième représentation de la Vestale, au moins tant qu’il serait là ; elle voulait ainsi éviter au compositeur une cruelle déconvenue pour les espérances qu’il entretenait avec passion. Elle prétexta encore une indisposition, et je fus chargé par l’administration du théâtre d’avertir le maître qu’un ajournement indéfini de la reprise était à prévoir. Cette mission m’était si pénible, que je fus heureux de m’y associer Rœckel, notre directeur de la musique. Rœckel, lui aussi, avait gagné les bonnes grâces de Spontini, et il parlait le français bien plus facilement que moi.
Ce fut avec une réelle anxiété que nous entrâmes chez le maître ; nous nous attendions à un mauvais accueil. Aussi quel ne fut pas notre étonnement, en voyant le maître, prévenu déjà fort à propos par un billet de Mme Devrient, venir à nous d’un air souriant. Il nous apprit qu’il était obligé de partir le plus tôt possible pour Paris, d’où il comptait se rendre immédiatement à Rome,